lundi 23 mars 2009

Week-end millésimé (2/2)


Suite et fin de ce week-end au cru exceptionnel.
L’exercice n’est pas aisé car je n’ai que mes mots pour vous raconter. Aucune photos pour illustrer ce que j’ai vu et n’exprimerai que maladroitement…

Me voilà de nouveau sur les routes. Du Nord vers l’Alsace pour une autre soirée ensoleillée sous d’anachroniques étoiles.
Le concert de la veille m’a donné l’envie d’aller encore plus loin, la force de continuer ce voyage vers la musique, vers un peu de moi-même.
Et me voilà qui traverse une forêt des Vosges qui rougit, pudique, devant ce grand soleil qui déjà se couche. Il y a de la neige en haut des cols que je franchis et j’ai même eu l’occasion unique de croiser une famille de dahus (vous me croyez au moins ?). La magie est dans l’air en ce premier soir du printemps !
De la magie ? Oui, il devait y en avoir beaucoup pour que j’arrive sans anicroches jusqu’à Saint Louis moi qui ne suit que des chemins tordus.
Et me voilà arrivée : Théâtre de la Coupole, 2 Croisée des Lys, 68, Saint Louis.
Je ne tarde pas à m’installer au creux d’un des fauteuils rouge de ce petit théâtre de la vie.
Le concert de K peut commencer !

Et voilà les premières notes.
Et voilà mon cœur qui s’emballe, s’étourdit, s’éveille à ces instants.
J’ai l’artichaut qui prend plaisir à s’affoler. Je sens ses feuilles s’en détacher et virevolter au gré des ritournelles. Elles se laissent porter par le vent de la musique et se posent, improbables, au pied de la scène.
De mon artichaut, il ne me reste que le cœur et pourtant il n’a pas peur d’être ainsi dévoilé, tout nu. Ce qu’il voit sur la scène lui fait du bien.
C’est un spectacle flamboyant !
Un p’tit goût du bonheur, la rumeur de beaucoup de joies.
Ne pas perdre un instant de cette vie qui se joue sur les planches. Surtout ouvrir grand les oreilles et les yeux et le cœur et… Enfin juste accepter ce que l’on nous offre : un infini talent.

La magie était bien là en ce samedi 21 mars. Oui elle était là, présente sur scène et a opéré dans nos cœurs un subtil changement. Plus rien ne sera comme avant…
J’ai maintenant en moi un souvenir de paix et de rires à protéger, à partager, à redécouvrir si un jour je sens mon artichaut se fendre l’âme.

Et voilà le concert qui se finit.
Ô misère ! Les alsaciens ne vendent que des bières 33cL ! Après celle-ci, je vais être obligée de carburer au jus de fruit… Aïe…

Et sans vraiment que je ne sache comment, me revoilà sur la route. Il y avait tant d’étoiles quand je suis arrivée au sommet de ce col enneigé que j’ai su qu’un peu de la magie de la soirée m’avait suivi.

Et j’ai eu plaisir à retrouver mon petit chez moi. Mais il n’était plus tout à fait semblable à celui que j’avais quitté deux jours plus tôt.
Ces deux soirées de musique ont élargit un peu les frontières de mon univers, m’offrant alors de nouveaux territoires à parcourir. Et ma chambre me parait plus petite… Est-ce mon monde qui s’est élargi ou moi qui ait grandi ? Ou bien est-ce là les deux facettes d’une même expérience ? Quelle qu’en soit la réponse, chacun a la sienne…
En tous cas, une chose est certaine, nécessaire même, je repartirai pour un de ces voyages… bientôt… très bientôt…

« J’habite tant de voyages
De creux de mains de nuages
J’habite des cieux sans bornes
Rien qui n’ait vraiment de formes »
Allain LEPREST.

dimanche 22 mars 2009

Week-end millésimé (1/2)

- un col franchi
- 2 jours
- 2 concerts
- 4 frontières traversées
- 10 bières
- 15h de route
- 1500 km parcourus
- des milliers d'étoiles
- une infinité de bonheurs...

Me voilà de retour en mon humble demeure après un week-end fort chargé en émotions... Je suis crevée, heureuse et crevée...
Tout a commencé par un concert d'Yves Jamait, théâtre des 3 chènes, Le Quesnoy(59) ce vendredi 20 mars, dernier jour de notre hiver.
La voiture est chargée de ses bonbons et de sa musique... Je m'engage pleine d'enthousiasme sur la route du Nord !
Passage oblige aux frontières où j'ai inauguré la fouille de la voiture par messieurs les douaniers qui étaient de sortie ce jour là... Je n'avais à déclarer que ma hâte du concert et ce n'est pas une chose avec laquelle on peut trafiquer !

Je vous passe les galères des routes belges toujours aussi biscornues... Je vous amène directement à Le Quesnoy !
Arrivée en avance = stationnement facile juste devant la salle = le temps d'une p'tite bière au bistrot ! La soirée s'avance d'un bon pas...

La salle prend son temps mais se remplit surement ! Tant et si bien que moi qui n'ai pris mes places qu'au dernier moment, je n'ai pour seule assise qu'une marche d'escalier... J'aurais peut-être pu me sentir incommodée... Mais il n'en est rien tant cette place offre finalement une vue imprenable sur la scène !


Et voilà la première partie qui s'avance ! C'est rouge, c'est péchu, c'est vindicatif et dynamique... Bref un vrai bon moment avec Daphné D. Une artiste à laquelle je consacrerai un petit article un peu plus tard pour vous partager mes photos !
Une entracte... Une pause courte et je retrouve ma place, en tailleur sur le sol... Comme la scène est au même niveau, j'ai pendant 2h30 eu le sentiment grisant d'être sur la scène !
Et que dire du concert en lui même ? Yves fut tel qu'il est... Grand, généreux, drôle, acteur et formidablement talentueux !
Vous n'aurez pas de mal (je pense) à me croire si je vous raconte que j'ai vécu un moment grandiose ! Un concert phénoménal amplifié par un public chaleureux !
La scène étant à niveau, Yves a pris beaucoup de plaisir à aller vers le public, pour notre plus grand bonheur !
Fidèle à ses talents d'homme de scène, il m'a collé la chair de poule, les larmes aux yeux, les palpitations au coeur...
Pffff... De toutes façons, c'est toujours pareil un concert de Jamait... J'ai beau le savoir, m'y attendre et m'y préparer... Je m'en prends plein le coeur et les oreilles et les yeux et... enfin vous avez compris quoi !
Oscillant entre rage et désespoir, instants de tendresse et moments de révolte, Yves Jamait nous a servi sur un plateau fragile et précieux ses chansons...
Il met des mots sur nos maux et du beaume sur nos coeurs... du rose à nos genoux écorchés et des bleux à nos âmes d'écorchés... Yves nous raconte et se dévoile...
Et le chanteur occupe la scène, y vit et s'y donne sans concession nous offrant le meilleur pour un moment de joie intense...
Les 4 musiciens sont toujours au rendez-vous. On sent leur complicité et leur bonheur d'être là, sur cette scène... Et moi ça me suffit à leur trouver tous les talents du monde !
Mais les chansons défilent, nous glissent entre les doigts et le concert tire à sa fin... Que dis-je ? Le concert est fini ! Déjà ? Tout était superbe... Ne me reste que l'envie d'y retourner, revivre encore cette intensité, encore, et encore...
Après-concert, bar, discussions et fous-rires... Bref ces instants qui rendent le concert encore plus magique... à moins qu'ils ne fassent finalement partie intégrante du dit concert...
En tous cas ce n'était que bonheur et plaisir !
La nuit a tout envahi et me pousse à quitter le bar pour un lit douillet.
Un p'tit dodo dans le Nord et je repars vers... suite dans l'épisode n°2 de ce week-end millésimé !
Je vous laisse avec la suite des photos !