mercredi 4 juin 2008

petit bonhomme de chemin...


C’était un jour ensoleillé et chaud de juillet…
Après 11 heures de dur labeur au milieu d’une cinquantaine d’enfants criants plus qu’ils ne rêvent…
Je m’étais autorisée une petite sortie, ralentir le rythme effréné du boulot et respirer la vie et des airs de Jamait un soir de concert gratuit !
On m’avait dit de ne pas hésiter à prendre patience après le concert pour apercevoir l’artiste. J’étais assise sagement à me désaltérer d’une bière d’illusions.
Le groupe faisait les balances et je piaffais déjà d’attendre à ne rien faire…
Je regardais les quelques personnes aussi présentes prendre place autour de la scène.
Quand soudain je ressentis la même pression au fond du cœur que Bernadette Soubirous face à son apparition… Mais oui, je ne rêve pas ! C’est bien Yves Jamait qui d’un pas assuré et discret traverse la place qui bientôt portera en son sein le public !
Sous pression avec ma pression j’entends une voix effrayée et pressée me hurler dans les oreilles : « bouge-toi et vas le voir ! »
« Non je ne peux pas… Ce n’est pas que je ne veux pas… Mais regarde ! Mes jambes elles ne veulent plus bouger… Mon cerveau ne parvient plus à diriger ses subordonnés corporels !! »
« Non mais t’es pas croyable ! Tu veux te faire croire que si tu es venue sur cette place aussi en avance par rapport à l’heure du concert c’est juste pour boire des bières ?! »
« Remarque chère petite voix que cette excuse a au moins la délicatesse d’être crédible… »
« BOUGE !! MAINTENANT !! Ou tu auras vraiment des raisons de boire !! »

A ce moment du récit, je vous sens au paroxysme du suspens… Vous vous dites : « Elle a une photo du chanteur… C’est qu’elle s’est bougée… Mais en même temps, elle n’est pas sur la photo… »
Et ceux qui me connaissent un peu se disent : « Mais qu’est-ce qu’elle a encore foutu ? »


Et bien non… Je n’ai pas bougé… A peine ai-je levé un peu plus haut le coude pour porter à mes lèvres une nouvelle gorgée de pression…
Mais un bon sens de l’observation associé à une grande capacité d’adaptation à toute situation grotesque ou apocalyptique m’a fait remarquer que deux jeunes filles suivaient le chanteur…
A la manière de Columbo, j’ai (presque) discrètement suivi ces deux jeunes filles…
Je les ai retrouvées quelques mètres plus loin en pleine discussion, apparemment très drôle, avec Yves Jamait.
Prenant en considération le fait que sans même dire un mot tu dois avoir une tête digne des plus grands naïfs éberlués que l’humanité porte parfois en elle, tu prends subitement conscience que la seule manière d’avoir réellement une raison de palpiter de la sorte c’est de parler au chanteur…
Et comme tu es une TRES grande timide, c’est avec tact, classe et discrétion que tu t’incrustes dans la discussion : « Vous permettez que je m’incruste ? »
C’était clair, net et précis… Et sans vraiment t’en rendre compte, tu es là à parler à ce chanteur que tant de fois tu as écouté…
Tu bois ses mots puisque tu viens juste de finir ta bière. Tu écoutes, regardes, ressens…
Combien de fois avais-tu imaginé ce moment improbable ? Te retrouver là devant cet artiste qui a si bien su mettre tes propres mots en musique…
C’est un petit bout de toi que tu rencontres… L’effet est étrange, impressionnant, captivant… Inoubliable tout simplement…
Les premiers mots échangés furent banals, sans émotions, sans intérêts et furent vite oubliés, eux…
Tu quittes cet instant hors du temps par une photo… Souvenir figé d’un moment de ta vie qui n’a pas finit de vibrer en toi…
En saluant l’artiste ce soir là, je croyais que ces mots de tous les jours seraient outre les premiers, aussi les derniers !
Si j’avais su que cette rencontre avec quelqu’un qui me ressemble tant allait me mener à un si long chemin sur cette route vers moi-même…
Si j’avais su tout le chemin que me ferait parcourir cet artiste…
Si j’avais su tout ce que j’allais apprendre de la vie, des autres et de moi-même…
Si j’avais su tout ça…
Si j’avais su, j’aurais fait exactement la même chose !
Il est des bonheurs qui déchirent et qui nous obligent à aller tellement loin de nous même… Quand on peut enfin les serrer tout contre son cœur, on a l’esprit apaisé, serein et envieux de continuer à crapahuter aux côtés de notre petit bonhomme de chemin…

3 commentaires:

La Buissonnière a dit…

Boucle d'Or n'a pas besoin d'être réveillée !
De mieux en mieux ce blog...
MERCI !

boucle d'or a dit…

Arf mais que dire à part marki !

Je fais de mon mieux...

olivier a dit…

encore, encore, encore